PARIETAL
Texte écrit pour la Performance "Cartographie du visage" avec la Compagnie Hors-Piste, 13 décembre 2016
De mon ombre à l'ombre
la dureté de la roche ne m'appartient pas
je crois que je n'ai plus mes mains
je crois que je n'ai plus mes yeux
je vise
le cri primal & la paroi
la vallée de l'étrange - sœur
que je n'ai pas
sur la joue - que je n'ai pas
la violente larme ou l'égale joie
la claque démunie du temps
du Monde des os des ondes
à La vallée du vivant père de la vivante mère
sur la joue qui Danse implosant la terre
sur la joue gravée
dans la liberté des pierres
de mon ombre à l'ombre
qui
se profile en toi
NOIR OUTREMER
Je traverse les pierres
Commune à chaque en chacun La barrière-ci Gît seule
Brise contre brise
La détresse grêlée Festins et vestiges
Et glisse - Radieux
L'oiseau de passage
Qu'importe mon nom Je traverse les pierres
MÉTALLIQUE
Châtiment Je ne t'ai pas choisi Je ne dirai pas que c'est une question d'âge Parce que tu ne vis pas Encore Le roi s'érode s'agrippe s'évertue qui rouille comme une carcasse métallique sur la dune qui s'enlise qui te fige au sommet pourtant quelle meute sur nos visages d'enfants crâne pour crâne nos yeux brilleront d'aubes implorées
BLANCHEURS
Blancheurs lames de fond sur le sable crachant nos vies plastiques on étouffe sous la mer s'habituant à force de ne pas voir devenir Au-dessus du devenir Rien Et toi l'opaque Et les ailes goudronnées de l'oiseau
CERULEEN
Ton visage buvant l'air frais
sous le saule
la peau coulait
février pleut, la feuille pleut, l'atelier pleut / des rigoles de peinture tu n'écopes pas
toi c'est peut-être quelqu'un d'hirsute, la venus sans couronne
ou ce rire blessant les eaux
sous le saule qu'on dit muet
BISTRE
Je veux du noir assourdi par les dizaines de bruissement d'ailes
Ou peuplé par n'importe qui
Pour aller loin
Émergeant du cloaque
Des ronces et du lérot
Du noir qui capture un éclat et demi de ta chair
Tendre
Comme l'offrande des hommes
Au fruit des rêves rendus
Au soupir de l'eau
OCRE D'OR
Je cherche l'abeille
dans vos yeux et le vent
je cherche
l'orchidée des talus
le miroir blanc
je cherche la carte à venir sur la peau blessée
la présence des calvaires
vibration
vos simples pieds nus
mon cœur horizontal enlace le cerisier
votre beauté suicidaire
l'ombre sur le parvis
l'or de la poussière et ce champ
je cherche avec mon œil d'hirondelle
avec mon œil de vipère
avec la mue les larmes
notre terre chaude au levant
IVOIRE
C'est pas tout à fait ça N'est-ce pas le réel On comble des fissures Et le mastic saigne
Zone de carne
On affiche un sourire boréal Avec les dents On est figés au sol
Route déshéritée
Lampadaires chaleur ardoises Hangars regards la poussière folle Nos masques d'ivoire sur les frontières d'automne
Déjà l'herbe sur les os
Sur le socle plein de triomphes C'est tout un peuple les fantômes C'est tout un peuple
C'est pas tout à fait ça N'est-ce pas le réel